L’association Table Rase (Association marxiste d’échanges et de débats) s’est formée à Lyon, en Janvier 2010.
Fondée autour d’une charte d’adhésion
collective affirmant clairement une base politique commune, elle
regroupe des militants communistes
internationalistes de divers horizons partageant le sentiment
que la connaissance des fondements théoriques et de l’histoire du
mouvement ouvrier révolutionnaire est une nécessité et un
préalable à toute forme d’action révolutionnaire.
Bien sûr, un instrument de
formation, de discussion, ne remplace pas l’organisation révolutionnaire
du prolétariat dont nous avons besoin pour mener jusqu’au
bout la lutte communiste. Mais c’est un premier pas pour
permettre de mener une lutte d’idées dans la société et en direction de
la classe ouvrière, pour permettre la collaboration de
militants et sympathisants révolutionnaires issus de
différents courants, et donc pour favoriser la clarification théorique
et pratique nécessaire dans nos rangs, sur la base d’une activité
concrète. Telles sont les idées qui ont débouchées sur la
création de Table Rase.
Table Rase n’est donc ni une organisation politique, ni un parti politique. C’est tout simplement une association, dont le but et la volonté
affirmés sont de participer à la formation de
militants communistes révolutionnaires, et de toute personne désireuse
de s’engager dans la lutte pour mettre fin au système
capitaliste et pour la construction du socialisme.
Table Rase est une association marxiste d'échanges et de débats.
Extrait d'un article sur l'impérialisme
A lire et à discuter
C’est donc en ces
termes que se posent globalement les débats sur l’impérialisme dans
toute la période qui précède et qui suit la première guerre
mondiale. Il faut néanmoins préciser qu’une autre
conception existe au sein de la gauche marxiste, conception défendue par
Rosa Luxembourg. Si, en termes de conclusions
pratiques, cette dernière ne diffère pas
fondamentalement de celle des bolcheviks, elle cherche dans une autre
sphère de l’économie les ressorts de l’impérialisme. Alors que
Boukharine et Lénine insistent surtout sur la
concentration du capital et sur ses incidences sur le procès de
production, Rosa Luxembourg voit la source des convulsions
mondiales de son époque dans l’incapacité de
l’industrie moderne de fonctionner sans vendre et acheter des
marchandises à des marchés extra-capitalistes. Pour elle, un système
clos où n’existerait que des capitalistes et des
salariés ne pourrait fonctionner car l’accumulation du capital exige
l’introduction en son sein de richesses qui lui sont
extérieures. Il faut donc au capital entrer en
relation avec des couches sociales de petits producteurs qui ne sont ni
salariés ni capitalistes, et avec des pays où les
relations capitalistes ne sont pas encore
développés. C’est la nécessité intrinsèque de l’exploitation de ces
marchés qui expliqueraient aventure coloniale et guerre mondiale.
Elle explique sa conception dans le livre
L’Accumulation du Capital, rédigé en 1913.
Il s’agit pour Rosa Luxembourg de s’opposer à la fois aux thèses de Berstein et de la droite du parti social-démocrate, et aux tendances du centre de ce parti groupé derrière Kautsky, qui, ouvertement ou non, défendent la possibilité d’une évolution pacifique du capitalisme au socialisme, sans crises majeures et insurmontables. Elle souhaite donc montrer qu’il existe une limite absolue au capital, qu’elle identifie pour sa part au tarissement inévitable des marchés extra-capitalistes, qui disparaissent peu à peu au fur et à mesure que les couches non salariées se réduisent et que les rapports capitalistes sont introduits dans tous les pays. Cette conception sera largement critiquée, et pas seulement parce qu’elle se présente formellement comme une critique des modèles d’accumulation établis par Marx, jugés erronés par la révolutionnaire allemande. Bien des marxistes avanceront l’argument que le système du crédit permet au système capitaliste, en introduisant du capital fictif, de se passer des marchés extra-capitalistes. La conception de Rosa Luxembourg permet néanmoins de replacer la question de la dynamique de reproduction et d’accumulation du capital au cœur du débat sur l’impérialisme. Elle n’en fait pas le produit spécifique du capital financier, de la fusion du capital bancaire et industriel, mais du capital, de la production de la plus-value en tant que telle
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