jeudi 13 novembre 2014

Prisons croisées ou lecture en prison de Rosa Luxemburg emprisonnée


Prisons croisées ou lecture en prison de Rosa Luxemburg emprisonnée
Prison de Metz-Queuleu, avant même le passage des surveillantes car je refuse de bouger sur ordre, alors que la prison dort encore, et que l'on s'entend presque soi-même respirer et vivre, le café bricolé des détenus devant moi, assise à la table face au ciel qui lentement s'éclaircit, je commence une lecture et un travail quotidien: la correspondance et les écrits de Rosa Luxemburg. Cela fait la sixième prison que j'intègre, et ma troisième année de vie quotidienne avec RL. Militante révolutionnaire, je vis depuis quatre ans au rythme des transferts et de l'isolement, le transfert, c'est pour les femmes le moyen d'isolement préféré de l'AP. Depuis longtemps déjà je proteste par le silence. Alors, en dehors de l'heure de promenade avec deux prisonnières, c'est Rosa Luxemburg qui est mon seul interlocuteur.
Lire Rosa Luxemburg en prison, lire ses lettres en détention, c'est avoir l'impression que la prison reste éternellement même: ses moyens pour tenter de vous soumettre, mais parfois un respect qui ne peut s'empêcher de transparaître pour la volonté inflexible que vous pouvez montrer.
La lecture en prison de Rosa Luxemburg en prison prend une extraordinaire profondeur et une profonde résonance. La description de son quotidien entre silence et travail intellectuel, l'évocation de tout ce que représente un transfert, la condamnation à dix jours pour révolte contre un surveillant qui lui interdit d'aborder un sujet pendant un parloir, tout me parle fortement, étrangement. Le silence qu'évoque RL, est celui qui règne autour de moi, la condamnation fait écho aux nombreux mitards connus pour refus de transfert ou autres et diverses raisons, l'ambivalence du personnel entre respect pour la résistance quotidienne et blessures répétées de mille petites atteintes, je la retrouve dans certaines lettres. Et je retrouve, l'extraordinaire impression d'isolement incommensurable quand des nouvelles terribles vous arrivent: pour RL, les morts de la guerre 14-18.
L'observation du ciel, des innombrables nuances qu'il prend de l'aube à l'aurore, des oiseaux peu romantiques qui squattent la cour, le suivi à distance de la vie quotidienne des prisonnières, nous mettent en phase. La respiration semble parfois se suspendre comme le temps.
Et puis il y a , partagée, l'obstination politique à travailler entre quatre murs malgré la prison. Il y a le regard des surveillante devant ce travail obstiné, il y a l'attention des prisonnières et leurs attentions qui vous arrivent malgré les ordres carcéraux d'isolement.
Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est affirmer sa résistance mais aussi la permettre.
Les combats en prison ont été nombreux : au mitard de Fleury, une grève dure qui me mènera à l'hôpital pour refus des conditions qui règnent dans les cellules: pas d'eau, repas passé sous les grilles, un mince matelas de mousse sur le sol. Puis après un troisième transfert à Chalon, un jour de Pâques, la montée sur les toits de la prison avec pour tout texte revendicatif un poème de Verlaine: "le ciel est par dessus les toits ...". Un autre combat, à Lille, pour que l'on s'adresse à vous avec correction: refus de douche pendant près de deux mois, la prison cède. A chaque transfert, le refus de la photo entraîne une connaissance étendue et comparée des différents mitards des prisons fréquentése, et à Metz, enfin le refus de faire quelque demande que ce soit, visite ou livres. Et pourtant les livres de RL arrivent dans ma cellule et la seule personne qui a le droit de visite vient un beau matin. La prison a bien voulu céder.
Mais lire Rosa Luxemburg en prison, c'est aussi suivre ses analyses et voir ce qu'elles ont de relevant pour nous aujourd'hui, c'est être portée vers le haut, c'est aiguiser son intelligence, c'est devenir une autre, c'est apprendre et comprendre.
Et surtout, lire Rosa Luxemburg en prison, pour un militant politique, c'est réfléchir à son propre combat, au système que l'on a combattu, et que l'on continue à combattre.
Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est vivre beaucoup plus intensément, faire tomber les murs, rire toute seule d'une saillie et admirer ses trésors d'écriture.
Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est vivre consciente et vivre libre.

Dominique

lundi 7 juillet 2014

En lutte !



                                                                                                                                 
Une prise de parole collective de membres de la CIP 42 ou non. Bénéficiaires du régime de l'intermittence ou non... Mais solidaires et porteurs d'une croix blanche. Une parole soutenue par de solides présences silencieuses. Celle de la nécessité de nous réunir, d'une prise en charge individuelle pour une lutte collective, et en dehors de toute organisation syndicale pour une dénonciation claire des négociations à huis clos entre l’État et les partenaires sociaux majoritaires, ainsi que la guerre idéologique menée par le MEDEF contre le système d'assurance chômage des intermittents du spectacle. Régime qui pourrait faire école, et être élargi à l'ensemble des travailleurs précaires, chômeurs du régime général, chômeurs seniors, employés en contrat court, vacataires, intérimaires, saisonniers, salariés victimes d'un licenciement injustifié...
Une parole contre la casse des droits sociaux suivie d'une analyse du démantèlement de l'assurance chômage et de précarisation des salariés chez nos camarades et voisins européens. Le droit de grève menacé en Espagne. Le financement de la culture abandonné en Italie...
Et conclure avec le témoignage de la difficulté de vivre sereinement les périodes d'inactivité "salariée" pour nombre de professionnels du spectacle. Dire aussi, avec humilité, notre difficulté parfois à offrir un décryptage clair du nouvel accord Unedic, et saluer le travail des groupes de travail et/ou commissions des différentes CIP comme pour encourager chacun à s'en rapprocher. Pour s'informer. Pour ne plus rester seul avec ses a priori, ses idées reçues ou ses interrogations.
Nous ne nous plaignons pas, nous appelons chacun, chacune à dénoncer cette politique du tout économique, et nous persuader qu'ensemble, nous trouverons la force et la lucidité de répondre à l'urgence de dire NON ! 
Reprenons notre vie en main avant que toutes nos actions pourrissent sur place, et que le jeu de la division des cosignataires de la crise, nous pousse à oublier que nous sommes des êtres libres artistiquement mais aussi politiquement ! Organisons des débats après chaque spectacle et répondons ainsi à la demande de spectateurs, de concernés ou non. Parce qu'on se heurte à la colère insinuée par le jeu gouvernemental qui a prévu de nous opposer : public contre professionnels du spectacle, permanents contre intermittents, précaires contre précaires, grévistes contre non-grévistes...
Alors que nous avons tous des aspirations semblables et ne pas souffrir plus longtemps d'une culture à l'agonie, nous invitons toutes celles et tous ceux qui ont participé, hurlé leur colère, offert leur soutien, réinterrogé leurs a priori à une des actions de ces derniers mois, à se rejoindre. Envahissons nos villes, nos places publiques et votons, envisageons la grève chacun à sa mesure, chacun à son rythme, de manière souveraine, comme une réelle nécessité de reprendre le temps de nous parler, de requestionner nos vies et ce que représente "le travail", ou une pratique professionnelle, une activité salariée ou non.
Ensemble, nous gagnerons la course contre la fatigue financière et morale, et trouverons la force de remettre en question notre manière de penser, de consommer, de travailler, de vivre... sans cette peur viscérale d'être montré du doigt ou celle du lendemain. Tenter de sortir de la culpabilité. Vaincre la fragilité sociale et psychosociale qui empêche ! Personne ne devrait continuer de croire qu'il est un assisté, un fainéant, un inutile, un profiteur, un sans-talent... 
Retrouver aussi la force de refuser un emploi, ou simplement, ne pas tout accepter et savoir rester debout, respectueux de ses propre désirs ou réalités. Faire face aux menaces, à la peur de perdre bien plus qu'un emploi : ses indemnisations, ses prestations sociales, la maigre liberté financière parfois nécessaire à sa survie... La terreur s'installe vite, l'angoisse de devenir ou d'être suspecté d'assistanat volontaire et les dérives de ça. Alors oui, le lien solidaire, l'entraide peut libérer, nous paraît essentiel pour ne pas rester en apnée et dire ses colères, ses joies aussi. La frontière entre chômage et exclusion est extrêmement fine et fragile. Et à noter, une forme de "racisme" linguistique, administratif, qui peut générer un sentiment de honte, de gêne à ne pouvoir se défendre, se raconter, et donc lutter.
Voilà pourquoi, nous devons mettre de l'humain au cœur de la réflexion et nous élever contre celles et ceux qui pensent que nous ne sommes représentatifs de rien !
Nous ne nous laisserons pas être contrôlés et exclus... Nous ne sommes pas de dociles marionnettes, nous sommes celles et ceux qui les fabriquons ! Celles et ceux qui leur donnons vie ou s'élevons à leurs côtés ! Oui, nous sommes des fabricants, des réalisateurs, des bricoleurs,
des metteurs en scène, des interprètes, des artistes et des techniciens, des femmes et des hommes conscients et libres de fabriquer leur vie. 
Pas des trafiquants. Ni des casseurs, ni des irresponsables... Non !
En sortant de tous les "chez soi", en étendant la solidarité, en passant par-dessus les divisions, en s'obligeant à des convergences intelligentes, on peut rêver d'une lutte d'ensemble, ensemble. Retrouvons-nous donc, toutes et tous, et organisons-nous pour vivre ce qui reste de plus solidaire, de plus humain de ces temps de luttes et en dehors des clivages qu’on nous impose.
Parce que contre une espèce de mépris général et obstiné, nous aurons l'impertinence de rester debout et la fantaisie de continuer de dire NON ! Sur tous les tons ! Parce que de plus en plus rassemblés. Parce que de mieux en mieux informés !
Nous ne sommes pas les seuls, en tant qu'artistes ou techniciens, cotisants, bénéficiaires du régime de l'intermittence ou non, à être confrontés à la fragilité de l'emploi, raison pour laquelle nous sommes solidaires et engagés.
Le temps de l'intermittence est notre temps de réflexion, de formation, de création, notre temps commun. Une passerelle nécessaire et vitale.
Pour que l'art ne soit pas juste lié à la circulation du capital, il nous faut lui redonner une valeur. Et ne jamais taire ce qu'il y a de relevant à s'engager alors que la précarité est là et qu' ON s'emploie à la produire pour nous.
Ensemble, nous saurons décoloniser notre imaginaire de la violence de l'économie capitaliste, réinventer - sans illusion - le politique, et aujourd'hui, et tous les autres jours seront le jour idéal !
L'art et la pensée, avec pour horizon, une autre idée de la démesure : celle d'une politique culturelle cohérente ! Celle du partage !
Parce que la culture est un élément essentiel voire fondamental à notre survie.
Parce que les intermittents sont des professionnels du spectacle, et pour empêcher qu'ils ne continuent à être remplacés par des bénévoles ou stagiaires de la production du spectacle vivant rentable. 
Parce que les intermittents sont partout, nous ne nous laisserons pas enterrer sans bruit.  
Et nous continuerons de signer que ce que nous défendons, nous le défendons pour tous !

L'actualité de la pensée économique de Rosa Luxemburg par Mylène Gaulard

samedi 5 juillet 2014

Coordination nationale en Avignon, 3 juillet 2014

Abrogation de la convention anti-chômeurs

Nous, Coordination Nationale des chômeurs, chômeuses, précaires, intermittents, intermittentes, intérimaires, réunis ces 2 et 3 juillet 2014 en Avignon, exigeons l’abrogation de la convention anti-chômeurs, agréée le 26 juin par le gouvernement, mise en application depuis le 1er juillet.
Aujourd’hui, 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés, et cet accord ne fera qu’exclure davantage de chômeurs de l’indemnisation. Comment osent-ils nous parler d’avancée sociale ?!
Il s’agit d’une destruction pure et simple des droits sociaux de tous.
Ce pacte MEDEF / Hollande poursuit un objectif : faire des économies sur le dos des plus précaires, pour couvrir le transfert de 50 milliards vers les entreprises, par le pacte de responsabilité. Et cela, au nom de l’emploi ?
Ce pacte d’austérité génère 60 000 chômeurs supplémentaires : de qui se moque-t-on ?
Depuis 11 ans, nous luttons pour que l’assurance-chômage devienne un véritable système de solidarité interprofessionnel. Des propositions pour un modèle social juste et économiquement viable existent.
Pendant 10 ans, l’ensemble des membres du gouvernement ont soutenu ces mêmes propositions. Et aujourd’hui, ils reconduisent le protocole UNEDIC de 2003, qu’ils dénonçaient à nos côtés il y a encore quelques mois, en l’aggravant ! De qui se moque-t-on ?
Le gouvernement propose une parodie de négociation. Il cherche à diviser pour couvrir ses incohérences, ses trahisons et ses propres divisions internes. Nous ne sommes pas dupes de sa stratégie. Il redoute le rapport de forces qui est en train de se construire.
Nous ne renonçons pas !
Nos actions ne connaîtront pas de pause.
La coordination nationale appelle à amplifier le mouvement.
Nous appelons toutes les structures, organisations, syndicats, associations, partis politiques, qui ont dénoncé l’agrément, à rallier le mouvement et à passer de la solidarité à l’action. Les 4, 7, et 12 juillet 2014, nous appelons à des journées nationales de grève et d’action.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.
Et si nous sommes en Avignon, ce n’est pas anodin…

Avignon, le 3 juillet 2014



mercredi 18 juin 2014

Assemblées populaires


Parce qu'on on ne comprend plus l'obstination de l'État et du Medef à ne pas retravailler les propositions du Comité de suivi.

Parce qu'on se heurte à la colère insinuée par le jeu gouvernemental qui a prévu de nous opposer : public contre professionnels du spectacle, permanents contre intermittents, précaires contre précaires, usagers contre cheminots... alors que nous avons tous des aspirations semblables et pour ne pas souffrir plus longtemps d'une culture à l'agonie, de la difficulté de vivre, d'être...

Nous invitons toutes celles et tous ceux qui ont participé, hurlé leur colère, offert leur soutien, interrogé leurs a priori à une des actions de ces derniers mois, à se rejoindre.


Retrouvons-nous donc, toutes et tous, au Chok Théâtre sis 24, rue Bernard Palissy, chaque soir et dès aujourd'hui, mercredi 18 juin de 18 h à 20 h, et organisons ensemble des assemblées populaires pour vivre ce qui reste de plus solidaire, de plus humain de ces temps de luttes et en dehors des clivages qu’on nous impose.



En sortant de tous les "chez soi", en étendant la solidarité, en passant par-dessus les divisions, en s'obligeant à des convergences intelligentes, on peut rêver d'une lutte d'ensemble, ensemble.


Intermittents en lutte  
https://mapsengine.google.com/map/edit?authuser=0&hl=fr&mid=zRob0seiKXO8.k9DBWlkp-WCw

lundi 16 juin 2014

Le pseudo-art devient un commerce

Clara Zetkin in Le problème des intellectuels
7 juillet 1924
Le pseudo-art devient un commerce (Extrait)

 
L’art est soumis à la même évolution. Il n’est plus l’expression sur le plan artistique de grands sentiments ou de grandes expériences collectives, c’est-à-dire un instrument efficace d’éducation populaire. Il est devenu un commerce, une entreprise capitaliste qui doit rapporter de gros intérêts; le peintre, le dessinateur doivent produire en fonction de la demande. Le poète, l’écrivain doivent tenir compte du marché et de la clientèle de leur éditeur. Et il en est ainsi dans tous les domaines de la création artistique.
On assiste à la naissance d’un pseudo-art devenu une entreprise capitaliste rentable, et la société bourgeoise fait naître les producteurs de ce pseudo-art. Elle attire des incapables en leur faisant miroiter la position privilégiée d’un petit nombre d’individus, et la recherche du profit fait surgir des instituts de formation artistique dont les portes sont ouvertes à tous, qu’ils aient ou non du talent. Par la faim, elle contraint des créateurs doués à se mettre au service du mauvais goût et de l’inculture. Mais elle engendre simultanément les acheteurs de ce pseudo-art en la personne de parvenus blasés et jouisseurs, tandis qu’elle développe par ailleurs l’absence de culture des larges masses. Elle produit l’exploiteur capitaliste qui vole aussi bien les artistes – ou ceux qui se font passer pour tels – que les consommateurs. Le pseudo-art le plus rentable dans tous les pays capitalistes est la pornographie, qu’elle soit dessinée, peinte, sculptée, parlée ou chantée. Le capitaliste exploite l’artiste et le prolétaire avec la même absence de scrupules et il vend de fausses valeurs artistiques avec le même sourire cynique que le fabricant de produits alimentaires qui "refile" à ses clients un ersatz sans valeur nutritive, voire nocif.

Contre la culture de la peur et de la dette : CIP - 42

CONTRE LA CULTURE DE LA PEUR ET DE LA DETTE


Nous sommes membres de le Coordination nationales des Intermittents et Précaires.
Nous sommes ouvriers, employés, techniciens, artistes.
Nous sommes des professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et des arts vivants.
Nous sommes en colère parce que les négociations sur le régime d'assurance chômage se sont faites sans nous et contre nous. Nous refusons cet accord conclu entre les organisations patronales et la CFDT, CFTC, FO. Nous ne sommes pas dupes : imposé par le MEDEF, cet accord nous affaiblit tous.
Un comité de suivi travaille depuis plus de 10 ans sur des propositions qui sont justes, qui sont pérennes, qui sont solidaires. Ne pas prendre en considération ce travail de haute qualité soutenu par la profession (syndicat de salariés et d’employeurs), des élus de droite comme de gauche, des économistes... c’est un déni de démocratie !
Nous demandons que ce travail soit enfin pris en compte. Notre lutte ne connaîtra pas de pause, tant que nos propositions ne seront pas retenues !
Le gouvernement ne doit pas laisser passer cet accord. Il doit refuser l’agrément maintenant.
La pauvreté touche plus de 9 millions de personnes.

80 % des embauches se font en contrats courts.

Plus d’un chômeur sur deux n'est pas indemnisé.
C’est un vrai scandale de s’attaquer aux droits sociaux en faisant payer les plus précaires. Sous des prétextes fallacieux et sans débat contradictoire, c’est toute la protection sociale mutualiste qui est visée.
La philosophie de notre système de protection sociale, né du Conseil national de la Résistance veut qu’on ne fasse pas payer davantage ceux qui risquent d’avantage de tomber malades, d’avoir des enfants ou encore ont un travail instable.
Faudrait-il "punir" tous ceux qui ont choisi un métier de vocation et l’exercent dans des conditions difficiles ? Ainsi, doit-on exclure de l’assurance chômage les chercheurs non titulaires, les journalistes pigistes, payés à l’article ? On se trouve dans cette situation paradoxale où l’on voudrait sanctionner les seuls précaires bénéficiant d’une garantie adaptée.
Les annexes 4 (pour les intérimaires), 8 (pour les ouvriers et techniciens des arts et de la culture) et 10 (pour les artistes) de l'assurance chômage font partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l'emploi discontinu.
On ne choisit pas d’être intermittent, ce n’est pas un métier ni même un privilège, c’est un laboratoire de la flexibilité ultralibérale, une réalité économique que l’on subit et dont on accepte malgré tout les règles du jeu.
Il faut rappeler qu'il est d'usage dans notre secteur d’activité de ne pas utiliser le CDI comme mode normal et habituel de recrutement dans la profession du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant et de la prestation technique au service de la création ; sans intermittents, l'art et la culture deviendra peau de chagrin...
Nous travaillons à la demande, pour plusieurs employeurs en fonction de leurs besoins, pour offrir aux publics ces moments d’émotion et de partage.
 Nous agissons pour continuer de vivre de nos métiers dignement, pour continuer de promouvoir une certaine idée de la culture loin des logiques purement consuméristes, pour prolonger une offre diversifiée et accessible à tous. Une culture pour tous.
Enfin, les droits rechargeables, que la CFDT et FO nous présentent comme une conquête, sont la pire solution à la crise de l'emploi : cela encourage les chômeurs à accepter n'importe quel petit boulot mal payé pour recharger ses droits. Les intermittents subissent cette règle depuis 2003 : la course aux heures a fait chuter les salaires. Cette règle ne doit pas être généralisée aux autres secteurs d'activité. Elle doit être abolie !
Les salariés intérimaires et les intermittents dont l'emploi est par nature discontinu et précaire, sont plus que jamais attaqués par cette nouvelle convention. Il va de soi que, lors des festivals, beaucoup de salariés sont employés en contrat court dans les bars, restaurants, hôtels, commerces des alentours. La culture créé de la richesse, au sens propre comme au sens figuré. Quand certains partagent ces richesses, d’autres se limitent à encaisser les profits et congédient leurs nouvelles recrues dès que la fête est finie !
 Nous demandons une réforme complète de l'Unédic, de son fonctionnement, de sa représentativité et de son financement afin que tous les chômeurs bénéficient d'une indemnisation adaptée.
 Nous voyons la vie autrement, nous voulons vivre dignement et non comme des esclaves.
Nous voulons du temps pour penser et travailler d’autres mondes que celui de la concurrence de tous contre tous.
CONTRE LA CULTURE DE LA PEUR ET DE LA DETTE, nous appelons tous les intermittents, intérimaires, chômeurs, précaires, salariés, et vous, citoyens, à se réunir partout et à occuper l'espace public pour défendre les arts et la culture.
Nous avons des propositions.
Ce que nous proposons, nous concerne tous.

Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

Les camarades intermittents à Toulouse



Hier, dimanche 15 juin, blocage de l'Opéra du Capitole

dimanche 8 juin 2014

Des membres du collectif [Smolny...] présents sur la quinzaine

 

Dans le cadre de la quinzaine Rosa Luxemburg, à Saint-Etienne, Table Rase a invité Smolny pour nous parler de l'édition des écrits de Rosa...
 
video
 

Des membres de Table rase présents sur la quinzaine

 
 
 
L’association Table Rase (Association marxiste d’échanges et de débats) s’est formée à Lyon, en Janvier 2010.
 
Fondée autour d’une charte d’adhésion collective affirmant clairement une base politique commune, elle regroupe des militants communistes internationalistes de divers horizons partageant le sentiment que la connaissance des fondements théoriques et de l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire est une nécessité et un préalable à toute forme d’action révolutionnaire.

Bien sûr, un instrument de formation, de discussion, ne remplace pas l’organisation révolutionnaire du prolétariat dont nous avons besoin pour mener jusqu’au bout la lutte communiste. Mais c’est un premier pas pour permettre de mener une lutte d’idées dans la société et en direction de la classe ouvrière, pour permettre la collaboration de militants et sympathisants révolutionnaires issus de différents courants, et donc pour favoriser la clarification théorique et pratique nécessaire dans nos rangs, sur la base d’une activité concrète. Telles sont les idées qui ont débouchées sur la création de Table Rase.
 
Table Rase n’est donc ni une organisation politique, ni un parti politique. C’est tout simplement une association, dont le but et la volonté affirmés sont de participer à la formation de militants communistes révolutionnaires, et de toute personne désireuse de s’engager dans la lutte pour mettre fin au système capitaliste et pour la construction du socialisme.

jeudi 5 juin 2014

Clôture de la quinzaine par C.A.R.L.



 
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Saint-Etienne, fin d'une quinzaine qui dura un mois ...

 

Au Chok théâtre encore et toujours

à l'Apocope, à Ondes de Chok

Les dernières heures de la quinzaine

 

Une association de gens "pas sages"



Les chansons de la Terroristin de Valérie Gaudissart dites, chantées et jouées en direct par  Norton, Valérie, Sidonie et Franck, et l'on se rend encore mieux compte de la beauté des textes, de la beauté de la musique, de la beauté de la voix



Clemence Fitte, qui reprend sa lecture tout en puissance de Rosa Luxemburg, accompagnée de Greg et Fred.



La voix de Sabrina Lorre qui s'élève obstinément pour dire et redire le texte "Lire Rosa Luxemburg en prison"

 

Le Guignol de José Louis qui tire politiquement les chiffres

d'un loto où l'on gagne ... La Révolution russe, Les lettres de prison, un tableau d'Emilie Weiss ou de Cerise inspiré par Rosa Luxemburg

 

Un concert de clôture, de soutien à la quinzaine, où se mèlent rap, hard rock et chanson.



Et nous qui restons encore sous le choc de ce mélange de réflexion, de sensibilité, d'engagement personnel

Si proche pour nous de l'esprit de Rosa Luxemburg

Sous le choc de cet incroyable engagement et aventure

 

Et qui ne rêvons que de voir ce formidable hommage

à l'esprit et à l'action de Rosa Luxemburg

Essaimer ailleurs et partout

dimanche 1 juin 2014

En hommage à...

Comme pour remercier Mario Morisi de nous avoir rendu hommage avant tout le monde :
Son gueuloir de mots-de-nous... qui a engagé et clôturé cette quinzaine.
Merci

Gueuloir berlue canut d’ici dio ondaine verso et de chok /
petites roses je sème je plante mais ne désherbe jamais /
ursa minor loto bingo dérive /
manifeste barricade conférence gesticulée /
rosa sur planches et dans les villes /
constat imagé chez lulu /
exposition gourmande lettres à sophie /
gueule noire le sexe incarcéré dans l’art /
je n’aime que ce qui est simple calme et généreux/
photographie anthropométrique juste injuste /
jardin botanique révolutionnaire rencontres plastiques /
chant de rosa l’apocope la ruelle mur de portraits nous sommes/ 
fichage codifié regard traque l’humanité en liberté /
détérioration totale du support édition sérigraphiée /
de martinique le verso moulages de sexes masculins /
dénonciation mondialisation industrialisation banalisations/
l’idée d’éducation populaire régurgitation collective /
ventre affamé a-t-il une oreille si oui laquelle/
table ronde mythologique des figures révolutionnaires /
elle a refusé la guerre l’art de la politique la politique de l’art /
le pseudo-art qui devient commerce et se partage les subventions /
place de l’artiste intermittent ou non dans la cité /
la gueule noire l’idée de lutte maternité autour de l’édition engagée /
libre circulation de la pensée utopia autour de l’accumulation du capital /
résister et exister avec dramaturge poète cinéaste et auteur / 
rosa collective et poème de berlin la gueule noire à mains nues /
expérience(s) croisée(s) de l’incarcération /
la rencontre est transmise /
les noctambules yes ich bin eine Terroristin / 
carte blanche aux acteurs /
comprendre-avec-rosa-luxemburg ciné chaplin /
éditions introuvables du mouvement ouvrier le verso les nuits violettes /
balade entremêlée de je (ne) (t’)ai jamais promis /
un jardin de roses vocal et soufflé /
le mont ô rêves les souliers rouges traces fragmentaires de la prison /
rosa rosa rosas et révolution sexuelle /
la ruelle l’intégrale nuits violettes souliers rouges /
le manifeste chanté barricades et des surprises entre cerises et grenades /
la cartonnerie dans l’asile de nuit fait divers pré-mâché pour vous /
session les petites roses pour grands improvisée à partir du texte des enfants /
la gueule noire prisons croisées dans l’art /
je n’aime que ce qui est simple calme et généreux /
la bougeotte le prix de la liberté autour des grilles au saxophone /
berlin travesti(E)s ich war ich bin ich verde sein pour 8 cordes /
l’ordre règne à Berlin /
l’estaminet rosa und Konsorten /
socialisme ou barbarie /
avec jean jaures dialogue conférencé /
Urteil expérimental de Karl Liebknecht /
le viol d’une petite cerise noire l’accusateur ou la comédie étranglée /
ceux qui avaient choisi le Tchekhov de clôture au chok / 
chamanes cosmicos ondes carte blanche ursa minor loto bingo /
auberge espagnole solidaire /
enfin l’herbier des petits jardiniers /
l’intégralité du marathon radio de rosa /
un polar de johnhatan rabb par radio dio /
mais surtout l’oison irréductible aux dents de scie /
icelles de l’affiche du vrai rouge /
celui d’après que l’ordre ne régna plus.
Also werden sprechen les Mots-dits de rosa
Im May 2000 y 14.
MM

samedi 31 mai 2014

Finie l'ivresse...

Pour fêter les 31 jours passés à nommer, dire, lire, comprendre et apprendre avec Rosa Luxemburg, exposer, rendre vivante sa pensée et la petite histoire collective que nous avons écrite ensemble, donnons-nous rendez-vous
 
aujourd'hui, samedi 31 mai et dès 16h à l'Apocope
55, rue de la Richelandière
 
Loto bingo  
 
En jeu des œuvres des artistes présents sur la quinzaine, livres de ou autour de Rosa Luxemburg... 
 Venez avec vos instruments, vos voix, tout ce qui fait que vous êtes vous...
 
Une partie du marathon radiophonique de Rosa, un polar de Jonathan Rabb  sera retransmis sur les ondes de Radio Dio de 17 h à 19 h.
 
Cartons prix libre en soutien à l’organisation de la quinzaine
 
 
puis à partir de 20 h à Ondes de Chok
14 bis, rue de l'Isérable

Soirée de clôture #2 - Carte blanche à Soul JahZ’z
 
Kyma / Rap électro politique / Tours
Ruptuur / Death metal / Saint-Étienne
Monsieur Bidon / Chanson rebelle / Saint-Étienne 
Myscier Blodya / Rap engagé / Saint-Étienne
Awhat ! / Post rock / Lyon
 
 Prix d'entrée en soutien à l’organisation de la quinzaine : 5 €

jeudi 29 mai 2014

Loto bingo à l'Apocope Bar

Attention :
Samedi 31 mai à partir de 16 h  
le loto bingo prévu à Ursa Minor aura lieu à l'Apocope Bar
55, rue de la Richelandière
 
Loto bingo avec en jeu des œuvres des artistes présents sur la quinzaine, livres de ou autour de Rosa Luxemburg... Suivi d'une auberge espagnole solidaire et musicale. Venez avec vos instruments, vos voix, avec tout ce qui fait que vous êtes vous...
Lors de cet après-midi, l'herbier réalisé par Les petits jardiniers de Montaud sera visible et le marathon radiophonique de Rosa, un polar de Jonathan Rabb  sera retransmis sur les ondes de Radio Dio de 17 h à 19 h