Nous sommes membres de le Coordination nationales des Intermittents et Précaires.
Nous sommes ouvriers, employés, techniciens, artistes.
Nous sommes des professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et des arts vivants.
Nous sommes en colère parce que les négociations sur le régime d'assurance chômage se sont faites sans nous et contre nous. Nous
refusons cet accord conclu entre les organisations patronales et la
CFDT, CFTC, FO. Nous ne sommes pas dupes : imposé par le MEDEF, cet
accord nous affaiblit tous.
Un comité de
suivi travaille depuis plus de 10 ans sur des propositions qui sont
justes, qui sont pérennes, qui sont solidaires. Ne pas prendre en
considération ce travail de haute qualité soutenu par la profession
(syndicat de salariés et d’employeurs), des élus de droite comme de
gauche, des économistes... c’est un déni de démocratie !
Nous demandons que ce travail soit enfin pris en compte. Notre lutte ne connaîtra pas de pause, tant que nos propositions ne seront pas retenues !
Le gouvernement ne doit pas laisser passer cet accord. Il doit refuser l’agrément maintenant.
La pauvreté touche plus de 9 millions de personnes.
80 % des embauches se font en contrats courts.
Plus d’un chômeur sur deux n'est pas indemnisé.
C’est un vrai scandale de s’attaquer aux droits sociaux en faisant payer les plus précaires. Sous des prétextes fallacieux et sans débat contradictoire, c’est toute la protection sociale mutualiste qui est visée.
La philosophie de
notre système de protection sociale, né du Conseil national de la
Résistance veut qu’on ne fasse pas payer davantage ceux qui risquent
d’avantage de tomber malades, d’avoir des enfants ou encore ont un
travail instable.
Faudrait-il "punir"
tous ceux qui ont choisi un métier de vocation et l’exercent dans des
conditions difficiles ? Ainsi, doit-on exclure de l’assurance chômage
les chercheurs non titulaires, les journalistes pigistes, payés à
l’article ? On se trouve dans cette situation paradoxale où l’on
voudrait sanctionner les seuls précaires bénéficiant d’une garantie
adaptée.
Les annexes 4
(pour les intérimaires), 8 (pour les ouvriers et techniciens des arts et
de la culture) et 10 (pour les artistes) de l'assurance chômage font
partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l'emploi
discontinu.
On ne choisit pas
d’être intermittent, ce n’est pas un métier ni même un privilège, c’est
un laboratoire de la flexibilité ultralibérale, une réalité économique
que l’on subit et dont on accepte malgré tout les règles du jeu.
Il faut rappeler
qu'il est d'usage dans notre secteur d’activité de ne pas utiliser le
CDI comme mode normal et habituel de recrutement dans la profession du
cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant et de la prestation
technique au service de la création ; sans intermittents, l'art et la
culture deviendra peau de chagrin...
Nous travaillons à
la demande, pour plusieurs employeurs en fonction de leurs besoins,
pour offrir aux publics ces moments d’émotion et de partage.
Nous
agissons pour continuer de vivre de nos métiers dignement, pour
continuer de promouvoir une certaine idée de la culture loin des
logiques purement consuméristes, pour prolonger une offre diversifiée et
accessible à tous. Une culture pour tous.
Enfin, les droits
rechargeables, que la CFDT et FO nous présentent comme une conquête,
sont la pire solution à la crise de l'emploi : cela encourage les
chômeurs à accepter n'importe quel petit boulot mal payé pour recharger
ses droits. Les intermittents subissent cette règle depuis 2003 : la
course aux heures a fait chuter les salaires. Cette règle ne doit pas
être généralisée aux autres secteurs d'activité. Elle doit être abolie !
Les salariés
intérimaires et les intermittents dont l'emploi est par nature
discontinu et précaire, sont plus que jamais attaqués par cette nouvelle
convention. Il va de soi que, lors des festivals, beaucoup de salariés
sont employés en contrat court dans les bars, restaurants, hôtels,
commerces des alentours. La culture créé de la richesse, au sens propre
comme au sens figuré. Quand certains partagent ces richesses, d’autres
se limitent à encaisser les profits et congédient leurs nouvelles
recrues dès que la fête est finie !
Nous demandons une
réforme complète de l'Unédic, de son fonctionnement, de sa
représentativité et de son financement afin que tous les chômeurs
bénéficient d'une indemnisation adaptée.
Nous voyons la vie autrement, nous voulons vivre dignement et non comme des esclaves.
Nous voulons du temps pour penser et travailler d’autres mondes que celui de la concurrence de tous contre tous.
CONTRE LA CULTURE DE
LA PEUR ET DE LA DETTE, nous appelons tous les intermittents,
intérimaires, chômeurs, précaires, salariés, et vous, citoyens, à se
réunir partout et à occuper l'espace public pour défendre les arts et la
culture.
Nous avons des propositions.
Ce que nous proposons, nous concerne tous.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.