lundi 12 mai 2014

Soutien aux intermittents du spectacle

Des intermittents ont envahi l'opéra-théâtre de Saint-Étienne

http://www.francebleu.fr/infos/intermittents-du-spectacle/des-intermittents-ont-envahis-le-theatre-opera-de-saint-etienne-1508687

Et ce soir 

Lundi 12 mai à 18 h 30 à L'ASCL (4, boulevard Robert MAurice)

L'art de la politique ou la politique de l'Art : Le pseudo-art devient un commerce - Débat autour de l'actualité de la réalité culturelle économique et politique, du système de partage des subventions publiques et la place de l'artiste intermittent ou non dans la cité.






Clara Zetkin in Le problème des intellectuels
7 juillet 1924
Le pseudo-art devient un commerce (Extrait)
L’art est soumis à la même évolution. Il n’est plus l’expression sur le plan artistique de grands sentiments ou de grandes expériences collectives, c’est-à-dire un instrument efficace d’éducation populaire. Il est devenu un commerce, une entreprise capitaliste qui doit rapporter de gros intérêts; le peintre, le dessinateur doivent produire en fonction de la demande. Le poète, l’écrivain doivent tenir compte du marché et de la clientèle de leur éditeur. Et il en est ainsi dans tous les domaines de la création artistique.
On assiste à la naissance d’un pseudo-art devenu une entreprise capitaliste rentable, et la société bourgeoise fait naître les producteurs de ce pseudo-art. Elle attire des incapables en leur faisant miroiter la position privilégiée d’un petit nombre d’individus, et la recherche du profit fait surgir des instituts de formation artistique dont les portes sont ouvertes à tous, qu’ils aient ou non du talent. Par la faim, elle contraint des créateurs doués à se mettre au service du mauvais goût et de l’inculture. Mais elle engendre simultanément les acheteurs de ce pseudo-art en la personne de parvenus blasés et jouisseurs, tandis qu’elle développe par ailleurs l’absence de culture des larges masses. Elle produit l’exploiteur capitaliste qui vole aussi bien les artistes – ou ceux qui se font passer pour tels – que les consommateurs. Le pseudo-art le plus rentable dans tous les pays capitalistes est la pornographie, qu’elle soit dessinée, peinte, sculptée, parlée ou chantée. Le capitaliste exploite l’artiste et le prolétaire avec la même absence de scrupules et il vend de fausses valeurs artistiques avec le même sourire cynique que le fabricant de produits alimentaires qui "refile" à ses clients un ersatz sans valeur nutritive, voire nocif.


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