dimanche 11 mai 2014

Ich bin eine Terroristin aux Noctambules sur C.A.R.L.

 
Les Noctambules, un lieu en accord étroit avec le film. Un assemblage disparate de canapés et sofas, un lieu tendu de noir.

 

Des spectateurs qui portés par les premiers pas de la quinzaine, viennent par le bouche à oreille. voir ce conte poétique et politique, peut-être l'un des plus beaux cadeaux faits au combat de Rosa Luxemburg : le film de Valérie Gaudissart : Ich bin eine Terroristin.

 

Le blog avait déjà consacré plusieurs articles. Mais le voir là dans le cadre de cette quinzaine, avec des spectateurs que la quinzaine a mis en mouvement en donnant accès à sa pensée et à son action, donne une résonance toute autre.
 
Et ce que Valérie Gaudissart  transmet de sa sensibilité dans les échanges après le film, rend ce moment encore plus précieux.
 
Et les scènes s'impriment et se revivent:
 
les enfants de Silésie qui rappellent tant ceux de  l'Irlande des années 7O, 
 
les clandestins et les femmes
 
et deux magnifiques moments, Milena, une vieille femme qui à l'approche de la mort  multiplie les aérosols de laque pour être bien mise  sous les bombes, les couvertures. "Violette, "Dis Milena, pourquoi as-tu tant de couvertures". "Pour avoir chaud sous les ruines". Le décalage du conte du chaperon rouge où le loup est la mort qui a rodé et qui rode à nouveau.
 
Et aussi cette magnifique chorale de mineurs. Valérie Gaudissart nous explique qu'elle avait mis un appel à participation, qu'elle s'attendait à une dizaine de réponses et c'est plus de 120 personnes qui se sont présentées et qui chantent sous la direction de Violette : "J'ai chanté l'Internationale sur toutes les places du monde".
 
Car ce film est porté par cette enfant, par la musique, par l'oppression décrite et que l'on ne souhaite que combattre.
 
Et pour nous, un moment unique qui montre toute la force de ce film quand à la fin du débat , à la question d'un jeune, nous pouvons essayer sous l'oreille incroyablement intensive de transmettre le combat qui fut celui de Rosa Luxemburg et qui reste le nôtre.
 
c.a.r.l.
 

4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. (correction post publication, tant pire : prêt à être v/s près à. in nomine Patris, et Filii, et Bescherelle Sancti, et merde. Quand les doigts s'en mêlent.)

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  2. note de spectateur : selon les sensibilités, individuelles, sporadiques, les sensibilités du moment, d'autres séquences du film peuvent ressurgir dans les mémoires, ainsi tel un inscrira profondément dans sa rétine telle scène, tel autre telle autre scène, et parfois même pas une scène, juste un moment, un instantané qui fera écho durablement à des vécus et ressentis intimes. Les mouvements de caméra épousent la délicatesse de la pensée de Rosa L. telle qu'elle nous parvient notamment dans ses Correspondances.

    Au hasard nommons : Le corps de la fillette allongé dans sa longueur sur un rouleau de moquette prêt à être grimpé laborieusement jusqu'à l'étage de bourgeois à l'allure aimable mais qu'on ne s'y trompe pas, aimables ils ne le sont pas dans les faits (un sou est un sou et les salauds sont des salauds), ce corps donc, pesant, juvénile, près à s'envoler dans la scrutation de ce plafond lointain.

    Citons : la rue du Courage et ses maisons pavillonnaires, ces fleurs qui dégueulent au travers des grillages encerclant toute parcelle, toute possession individuelle, et le visage de cette mère enfoui dans les débordements floraux, le nez glanant les parfums libres de circulation, instant précieux, volé, volé?

    Citons encore : nous spectateurs comme installés sur la banquette arrière d'une bagnole désuète, pouvant à notre gré grignoter des fugacités, ces mains gracieuses de la passagère installée à la place du mort, accompagnant la parole fleuve de celle qui raconte, ces mains ridées, à la peau bientôt translucide, ces mains qui virevoltent comme si elles caressaient le vent absent.

    Encore : le geste du douanier sur la tête de l'enfant trouvée, stupide et bienveillant, geste fugitif, tout en maladresse et humanité.

    Et encore encore encore... Ich bin eine Terroristin, de Valérie Gaudissart, un trésor cinématographique, drôle, pertinent et émouvant.

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  3. Votre appétit est aiguisé? Vous étiez aux Noctambules et vous avez encore faim? Vous n’y étiez pas et vous avez comme une envie de frapper votre poitrine en bramant „mea culpa“? Avec ou sans rince-doigts, vous serez accueillis :

    30 MAI : Ciné Chaplin - Carte Blanche aux acteurs de la Quinzaine : projection suivie d'une rencontre avec Valérie Gaudissart, réalisatrice - 18 h 30

    Le film de Valérie G. dans ses prémisses a failli s’intituler „L’art de la fugue“. Finalement finalement il leur fallut bien du talent etc etc. et „Ich bin eine Terroristin“ s’est imposé, naturellement. Pour les oreilles peu sensibles aux sonorités allemandes, voilà une occasion de tendre les esgourdes, et ce „ich bin…“, vous vous surprendrez bientôt à le fredonner aux heures tendres de la douche, parce que en sus des mots, il y a la musique!

    30 MAI : Chok Théâtre - Soirée de clôture avec le trio composé de Sidonie Dubosc, Morton Potash et Jonathan Chamand; Didier Hominal ; CHAMANES COSMICOS...
    À partir de 21 h

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